L’origine de la dentelle bigoudene.
En 1902, la situation des marins pêcheurs bretons devint catastrophique : la sardine disparut des côtes – pour plusieurs années. Les chaloupes étant armées pour ce type de pêche, les populations littorales furent plongées dans la misère.
Deux dames de la bourgeoisie locale eurent alors l’idée d’introduire la dentelle d’Irlande en pays bigouden afin d’assurer un revenu minimum aux familles. Après l’Exposition des Arts féminins de 1902, Mesdames Pichavant, de Pont-l’Abbé, et Chauvel, épouse du maire de Combrit, firent venir une Irlandaise qui initia une bretonne, Marie Gouzien qui, à son tour, l’enseigna aux femmes et aux jeunes filles du petit port de l’île Tudy.
Ainsi que le déclarait une Ilienne : « Je gagnais cinquante six sous par jour à ce travail, plus que mon mari. J’étais heureuse ; je berçais mon petit du pied, sans quitter l’ouvrage. Mais on a eu de la misère pour attraper le point. C’est vingt sou le carré, et quand on perdait le point… ».
En 1905, les religieuses du Saint-Esprit de l’Ile-Tudy obtiennent le dépôt des dentelles exécutées par les ouvrières du port, la maison Pichavant se chargeant de la commercialisation.
Très vite, un point plus simple dérivé de l’Irlande mais dépourvu de granité, se développa sur le reste du littoral bigouden, en particulier à Kérity-Penmarc’h : le picot bigouden. Le fil, très fin et très blanc, provenait d’Irlande, via la maison Pichavant et les soeurs ; après la guerre 1914-1918, il fut remplacé par du fil français D.M.C